Les addictions sont des motifs courants de consultation en psychologie.
CONTEXTE ACTUEL
L'observation clinique tente à montrer que les pandémies ont la capacité de créer des effets psychologiques défavorables, mélangeant notamment différents signes cliniques allant des troubles anxieux, aux épisodes dépressifs, voire de signes de stress post-traumatique.
Une vie riche faite de loisirs et de sorties a laissé place à une vie moins dense et soutenue en activités, cela a engendré pour beaucoup un sentiment de "vide".
Selon les études, à partir du printemps 2020, pour beaucoup de personnes, cette consommation a doublé.
L'augmentation de la consommation venait parfois comme une réponse face à ce sentiment de "vide", comme une tentative de juguler un mélange d'angoisse et d'impuissance.
Dans l'approche psychodynamique des addictions, intéressons-nous aux spécificités de l'alcool.
Les recherches en sciences humaines et sociales qui se réclament de l'alcoologie sont assez peu nombreuses en France.
Dans l'histoire, les premières traces avérées d'usages de l'alcool remontent au néolithique.
Elles sont consécutives de la sédentarisation des groupes humains et des découvertes des techniques de transformation et de conservation des aliments.
Les sagas et les textes antiques des civilisations méditerranéennes donnent des descriptions détaillées de la fabrication des boissons alcoolisées.
Par là, l'anthropologie ne perd pas de vue la place cérémonielle qu'occupe le partage d'alcool dans bien des sociétés, il réinstaure le lien social.
Dans le domaine de la psychologie, il va s'agir de tenter de distinguer les articulations et les ruptures entre l'alcoolisme, l'ivresse, l'ébriété, la position d'une personne au sein de son groupe social, de saisir avec le sujet s'il coure un danger potentiel pour sa santé ou non.
Il s'agit d'essayer de changer de perspectives, non pas d'encourager l'abstinence à tout prix, mais d'accompagner la demande que formule le patient quand il évoque une douleur morale, lorsqu'il souhaite que sa consommation change.
Du latin "ad-dicere", "dire à".
En vieux français il désigne une personne qui se trouve "adonné" à son créancier.
Cela signifie que le créancier pouvait disposer de la personne comme si c'était un esclave.
D'un point de vue psychologique, une addiction est une perte de liberté par rapport à un comportement ou à une substance.
Nous pouvons tous fuir dans des conduites qui permettent de soulager l'angoisse, ou permettent "d'oublier" et notamment lorsque les évènements de vie dépassent notre capacité de gestion des tensions et de la tristesse.
C'est lorsque la fuite dans la substance devient "la solution privilégiée et habituelle" face à la souffrance qu'elle devient matière à être interrogée.
Bien qu’elle ait conscience des conséquences, il y a pour la personne, une sorte de perte de contrôle face à sa consommation. Il devient difficile de se modérer.
Parfois réinterroger sa propre histoire sera nécessaire, comprendre son rapport au stress, "les ambiances", "échanges" ou interactions sociales, qui mettent en difficultés.
Suite à un accident ou une maladie chronique, des douleurs invalidantes ont parfois impacté la qualité de vie des personnes.
Pour telle personne, il semble difficile de "dire" au fur et à mesure à l'autre, ce qui est "ressenti", pour des raisons précises qu'elle va retrouver en séances, pour telle autre personne un évènement marquant de vie, un "accident" à un moment donné, est venu bousculer les repères, voir a fait "vaciller" etc
Cet engrenage sera souvent une solution de tenter de se débarrasser aussi rapidement que possible de sentiments d'angoisse, de colère, de culpabilité ou de tristesse qui font souffrir, parfois aussi de tensions et de douleurs physiques. En fait, notre cerveau est conditionné pour rechercher l'apaisement et éviter la douleur, c'est aussi cela qui fait de nous des êtres humains.
LE PARCOURS EN PSYCHOTHÉRAPIE
Lors de la psychothérapie, chacun chemine vers la compréhension de ses conflits afin de s'en éloigner graduellement afin d'accroître sa liberté de sentir, de penser, d'agir.
Le travail en psychothérapie de soutien va aider à une compréhension des pans de sa propre histoire, ce qui va permettre de débusquer "les nœuds" d'où provient la problématique actuelle.
Apprendre à prendre soin de soi, à "différer" les ambiances qui ne sont pas toujours positives pour soi, ne pas " s'oublier" dans les échanges. S'il s'agit d'une douleur physique, reprendre une prise en charge médicale spécifique sur le plan de la douleur, etc
L’addiction peut être :
- Liée à la consommation du produit
- Liée à un mode de comportement qui va aller parfois jusqu'à "entraver" l'emploi du temps de la personne : achats compulsifs et répétés , surinvestissement du travail jusqu'à ne plus avoir de limites, travail pendant les vacances, lecture des mails pendant les loisirs etc
Le trouble peut devenir sévère et altérer les relations sociales et bien-sûr représenter un danger pour la santé physique et l’intégrité mentale.
Il existe plusieurs approches psychothérapeutiques qui permettent de prendre en charge les addictions. Le psychologue est là pour aider à retrouver bien être et sérénité aux personnes souffrant d’addiction.
Plus d'infos sur la dépendance : alcool, cigarette